ARTICLE DE ZARKANA TROUVE SUR 98.5fm
NEW YORK, États-Unis - Le metteur en scène François Girard est assis sur un fauteuil d'orchestre dans l'énorme Radio City Music Hall de New York et contemple le défi colossal qui l'attend.
La scène qu'il doit remplir a plus de 30 m de largeur et 20 m de profondeur avec un cadre qui s'élève à quelque 18 m dans les airs. Bref, il s'agit de l'un des plus grands théâtres intérieurs au monde.
«Vous pouvez voir comment un corps humain peut se perdre dans cet espace», commente-t-il.
C'est un problème évident pour le concepteur et metteur en scène de «Zarkana», un nouveau spectacle du Cirque du Soleil qui prend l'affiche du Radio City Music Hall mercredi. La scène est si gigantesque qu'elle menace d'avaler les 75 artistes de cette production de 11 actes et de 50 millions $.
Mais le réalisateur du «Violon rouge» et de «Soie» soutient que cet espace, qu'il qualifie de «monstrueux», le stimule plus qu'il ne l'effraie. En fait, il affirme que son équipe et lui ont été inspirés par les fantômes de l'aréna et que l'endroit est devenu un personnage central de la production.
«Je m'y sens chez moi, présentement», assure-t-il.
François Girard a pris une pause afin de s'asseoir dans la salle de 6000 sièges qu'il espère combler à chaque soir dès la première de «Zarkana». Tout en discutant, il garde un oeil sur un jongleur pratiquant d'un côté de la scène, sur un groupe de trapézistes occupant l'autre côté et sur des images de nuages projetées sur le mur du fond.
«Un spectacle comme celui-ci rassemble beaucoup de disciplines», explique-t-il, ajoutant que c'est justement la diversité de la chose qui la rend intéressante à ses yeux. «Pour moi, il n'y a jamais de jour ennuyeux au bureau.»
«Zarkana», c'est l'histoire de Zark, un magicien interprété par le chanteur Garou qui tente de retrouver ses pouvoirs et sa bien-aimée dans un théâtre désaffecté habité par des personnes inusités. La musique a été composée par Nick Littlemore, un musicien et producteur australien qui a notamment travaillé avec Elton John.
Après quatre ans de travail, l'opéra rock «Zarkana» passera quatre mois à New York avant de partir pour Madrid et Moscou. Il devrait revenir au Radio City Music Hall l'été prochain et, si tout va bien, peut-être à chaque été.
Ce n'est pas la première fois que le Cirque du Soleil tente de séduire la Grosse Pomme. L'an dernier, son spectacle de variétés «Banana Shpeel», qui proposait un programme d'acrobaties, de jonglerie, de danse et de bouffonneries brillant sur le plan visuel mais inégal, avait été un flop au Bacon Theatre.
Cette fois-ci, l'équipe de création fait preuve davantage d'humilité. François Girard qualifie New York de «la Mecque du théâtre» et sait très bien que la ville offre plusieurs autres attractions susceptibles de charmer les touristes.
«C'est un monde très saturé où vous devez parler haut et clair si vous voulez vous faire entendre. Ça rend la chose à la fois excitante et difficile», indique le metteur en scène, qui en est à sa deuxième collaboration avec l'entreprise de Guy Laliberté après «ZED», une production qui a élu résidence à Tokyo.
«Zarkana» fait partie des projets d'expansion de l'empire du Cirque du Soleil qui, en octobre, comptera 22 spectacles présentés un peu partout à travers le monde, dont la nouvelle production de 57 millions $ «Michael Jackson, The Immortal Tour».