MontpellierLes Enfoirés : un cœur gros comme ça

Publié le par fandegarou

C’est dans une ambiance de folie que les Enfoirés ont serré  les boulons de leur nouvel enchantement. Affaire de cœur et de partage, le spectacle des Enfoirés qui sait faire appel dans le même mouvement aux bénévoles anonymes comme aux talents de la variété française, est devenu une très grosse machine. Prenant son ampleur à mesure que se multipliait la distribution des repas équilibrés dans les restaurants du cœur. Et si la conscience (bonne ou mauvaise) est une affaire des plus intimes, ce show annuel semble bien être l’affaire de tous.

Un public énorme (13 000 spectateurs à chacune des sept représentations), vaillant, solide sur ses jambes, patient dans l’attente, virtuose dans la ola, confiant dans le mélange possible des générations. La solidarité, puisqu’il s’agit bien de cela,

reste bel et bien un principe fédérateur. Mais pour autant, les artistes ont le devoir de se comporter en artistes, de nous en mettre plein les yeux, plein les oreilles et plein la tête. Sur le principe de tableaux vivants (ô combien), le plaisir enfantin du déguisement et la belle manie de chanter plutôt les chansons des autres, ils sont une fois encore superbement à l’heure pour ce rendez-vous.

Seule à avoir le kilt qui traîne parterre, Mimie Mathy donne le ton avec un faux strip emprunté à 9 semaines 1/2. Elle est de nombreuses scènes, endossant ici le strass kitchissime de la Agnetha d’Abba, le soutif-obus de Madonna ou le N°10 du Montpellier Hérault Sporting Club (ça, c’est du collector !). Liane Foly imite à tout va, très ch’ti pour Line Renaud, très blonde pour Laeticia, très stand-up pour excuser l’absence de Muriel Robin... Une Liane un peu fil rouge dans ce dédale tourneboulant de duos, trios, quatuors ou chœurs, où alternent saynètes parfaitement composées pour le petit écran et nombreux trous à boucher durant les changements de décors à vue. Où se relaient, ego bien replié sous le mouchoir, une bonne trentaine de chanteurs et chanteuses sur un territoire allant d’Amel Bent à Serge Lama, du jeune Thomas Dutronc au vieux Maxime, tous soutenus par un orchestre qui rugit bien dans sa fosse...

Les spectateurs ont donc droit à de sacrés bonus, éventuellement aussi à quelques crampes (c’est le prix à payer pour un spectacle qui s’étire ce premier soir sur quatre heures et vingt minutes...) et essuient les plâtres avec ravissement. Les Enfoirés finalement, plus c’est long, plus c’est bon. Que dire de Claude (MC Solaar) reprenant la chanson douce de Salvador avec une pieuvre géante sur la tête, de Maurane, plantée sur celle du public en uniforme XVIIIe pour rappeler que, tout de même, une belle voix, pour chanter c’est bien aussi, de Grégoire en concierge de l’Arena, de Fifi (Fiori) avec son araignée dans le plafond et d’Alizée au pays des merveilles, de Laroque avec sa banane sur la tête, de Jean-Louis Aubert à la conclusion d’un métro vraiment trop, de Goldman éternellement heureux et inquiet, de tout ce joli petit monde qui bouge de là... On dira carrément épatant. Comme un bon repas quand on a faim. Et pour ça, ils comptent sur vous ! 0aaaaaaMOTHERSFUCKERS.jpg

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